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Carnet de bord du Jardin Melifera, au 24 mai 2024

« les nouvelles du Jardin Melifera et de ses plantations de botaniques »

Le Jardin Melifera est un terrain que nous avons acquis en 2021 et sur lesquelles poussent initialement nos immortelles, la base de tous nos spiritueux.

Voilà 2 ans et demi qu’Ethel Gauthier, notre responsable de la biodiversité et des filières durables, travaille ce jardin selon les principes et les objectifs que nous nous sommes fixés :

  • Obtenir une terre agricole la plus fertile possible et la plus porteuse de biodiversité
  • Développer des cultures nécessaires à nos spiritueux, à l’équilibre du jardin, à la pollinisation et aux partenariats mis en place avec les mixologues
  • Utiliser pour cela les préceptes de l’agro écologie au quotidien, en allant plus loin que la certification bio
  • Essayer de créer un réservoir de biodiversité et à terme un exemple inspirant

Pour en savoir plus sur la philosophie du jardin, vous pouvez lire cet article.

Depuis le terrain de maraichage que nous avons récupéré en 2021, le jardin a bien changé. En voici quelques avancées.

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Ethel au Jardin Melifera

Les botaniques du jardin Melifera

Évidemment, sur le Jardin Melifera, les botaniques principales que nous cultivons sont les fleurs d’immortelle que nous récoltons chaque année en Juin.

L’an dernier, nous avions organisé une récolte participative très enthousiasmante avec nos clients. Joli moment de partage que nous renouvelons cette année le 15 juin.

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Récolte participative au Jardin Melifera

La production des botaniques au Jardin Melifera

Ces derniers mois, nous avons eu une belle récolte des diverses botaniques que nous avions plantées. Celles-ci sont utiles pour notre distillerie et très inspirantes pour les cocktails de nos clients.

– L’Armoise et l’Absinthe, qui est très intéressante en termes de saveurs et nous donne des idées de recettes à venir. La prochaine récolte aura lieu fin mai, début Juin.

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Récolte de l’absinthe sur le jardin Melifera

– Les racines d’Angélique, qui ne sont pas les plus simples à récolter (puisqu’il faut le déterrer, les nettoyer, les couper en morceaux et les sécher) mais qui ont un parfum délicieux.

– les récoltes d’agastache, de reine des près et d’achilée sont prévue à partir du mois de Juin.

La reine des près a un parfum qui plait beaucoup à nos barmen, qui en font des infusions et les incorporent à leurs cocktails.

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Fleurs d’agastache au Jardin Melifera

Les nouvelles plantations du Jardin Melifera

  • En automne 2023, au Jardin Melifera, nous avons planté de nouveaux pieds d’immortelles pour compléter nos rangées d’Helicrysum italicus (immortelles d’Italie) et d’Helicrysum Stoechas (immortelles des dunes). Force est de constater que les Stoechas sont un peu moins heureuses sur le terrain. Les pluies abondantes ne sont pas non plus les meilleures amies des immortelles qui aiment le sec, le soleil et la chaleur.
  • De nouveaux pieds de genévriers sont aussi venus enrichir notre petit cheptel. Les baies de genévriers sont les éléments indispensables du Gin (le seul à vrai dire).
  • Le maceron quant à lui s’épanouit naturellement sur le terrain. C’est l’environnement naturel dans lequel celui qu’on appelle « le poivre des maraos » prospère. Les plans initiaux devraient pouvoir être récoltés à la fin de l’été.
  • Cette année, nous projetons de faire des semis directs de nouvelles fleurs ornementales et comestibles. Toujours dans une idée de cohérence au Jardin Melifera, nous avons choisi des variétés plutôt faciles et rustiques. Ces fleurs seront valorisées en mini-bouquets frais ou séchés, et seront précieuses pour nos partenaires mixologistes.

Un hiver long et pluvieux au Jardin Melifera

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Le jardin Melifera en avril 2024

Petit bilan des longs longs mois d’hiver et d’un printemps pluvieux :

  • Les fortes pluies ont entraîné l’inondation d’une partie des parcelles, occasionnant la perte d’une quinzaine d’arbres de la haie champêtre plantée l’année dernière.
  • Pour mémoire, cette haie a pour vocation de protéger le terrain du vent et de favoriser la biodiversité. Nous avons profité d’un programme du département et de la chambre d’agriculture pour cette action.
  • Tous les pieds perdus ont ainsi été remplacés.
  • Les Hélichryses et les Genévriers ont souffert eux aussi des pluies abondantes et des tempêtes. Les genévriers ont été brulés par les embruns de ces tempêtes. Toutes les plantations d’agastaches pourtant si parfumées, ont été perdues.
  • À l’aube du printemps, l’accès aux champs demeurait compliqué pour préparer les nouvelles planches de culture et la reprise des travaux manuels a accusé un certain retard.
  • La gestion des adventices n’en a été que plus ardue, car elles ont prospéré tout au long de l’hiver relativement doux.
  • Sur le Jardin Melifera, nous n’utilisons aucun pesticide et laissons la terre le plus possible tranquille. Cela implique une partie manuelle importante au moment de la lutte contre les adventices.
  • Heureusement Brigitte, notre aide saisonnière pour la deuxième année consécutive, est arrivée en renfort quelques heures par semaine !
  • Depuis quelque temps, le printemps est arrivé mais chaleur se fait attendre. Le sol peine à se réchauffer et les pluies encore abondantes perturbent nos nouveaux projets de semis.

Nos immortelles (et les genévriers aussi) ont néanmoins repris du poil de la bête. Les petites têtes dorées commencent à poindre leur nez.

La floraison prévue pour juin devrait être jolie et la récolte réussie.

Ecopaturage et partenariats locaux

  • L’écopaturage est un des piliers du Jardin Melifera et de l’agroécologie plus globalement : utiliser un minimum de mécanisation et travailler le sol le moins possible.Cette année, jolie nouveauté au Jardin : Nous accueillons deux ânes appartenant à Nicolas Seguier, notre ancien partenaire des ânes d’Oléron. Nicolas étant parti en Dordogne, nous avons en test Ehop et son compagnon pour nous aider au Jardin.Cela correspond à une envie d’explorer davantage la complémentarité cultures-élevage au jardin.
  • Ethel s’est formée en traction asine en septembre et mars avec La Petite Ferme Pays’Ane (Jean Luc Beaudet) et Formul’Ane (Nicolas Seguier) pour réaliser au Jardin la préparation et l’entretien des cultures en traction animale. Elle utilise pour cela une Kassine, outil qu’on attèle à l’animal.Ehop qui est éduqué au travail en traction légère est déjà d’une belle aide. Il participera aussi à la récolte et à diverses taches (transport de matériaux lourds…)Comme beaucoup de choses sur le Jardin Melifera, il s’agit d’un test mais nous espérons vraiment qu’il sera concluant car nous sommes déjà fans de nos petits camarades pour lesquels qui nous avons fait construire spécialement un abri.Il faut savoir que la conduite des ânes requiert de la technicité et une relation étroite avec l’animal. C’est tout un apprentissage qui prend du temps et nécessite d’établir un réel lien de confiance.La traction animale s’inscrit complètement dans le projet du Jardin Melifera : c’est une source d’énergie non polluante, calme et silencieuse.Elle présente aussi des avantages agronomiques (respect des sols en limitant le tassement) et économiques, tout en permettant l’entretien des espaces en prairie.
Ethel
Utilisation de la kassine pour travailler la terre en traction animale

Le grand projet du Jardin Melifera : le projet AFFA, élevage de reines Apis mellifera mellifera

La fin de l’été 2023 a été tristement synonyme d’hécatombe pour nos abeilles noires.

Au fond du Jardin Melifera, notre apiculteur partenaire, Emmanuel Rattier, avait installé 5 ruches d’abeilles noires. Il avait aussi lancé un projet d’élevage de reine d’abeilles noires ayant pour vocation de repeupler les ruches du conservatoire en reines dites « pures ».

Les frelons asiatiques en ont décidé autrement et ont décimé toutes les colonies de production de miel de notre apiculteur (dont celles du jardin). Toutes les colonies d’élevage de reines ont aussi été éliminées du fait de la forte prédation des frelons asiatiques de septembre dernier.

élevage de reines

En 2024, nous avons décidé de ne pas nous laisser abattre et de participer à la relance du projet d’élevage de reines d’Emmanuel.

Nous l’accompagnons dans son nouveau chantier qui commence par une première phase de production de cellules royales.

Il tente en parallèle de capter des essaims « sauvages » pour repeupler les ruches (de production de miel) sur le jardin. Nous avons assisté à l’arrivée de deux essaims ces derniers jours et nous réjouissons de voir les ruches à nouveau occupées.

De notre coté, nous mettons en place un plan d’action pour protéger son travail et les futures colonies.

C’est que nous avons appelé le projet AFFA (communément appelé le plan Anti Fucking Frelons Asiatiques)Au-delà de ces mots qui nous font rire, c’est un projet sérieux pour lequel nous suivons les préconisations du MNHN (muséum national d’histoires naturelles)Une première étape février/mars : celle de capture des reines fondatrices de frelons asiatiques avant qu’elles ne construisent des nids. Sur le jardin Melifera, nous en avons capturé une demi douzaine grace aux pièces sélectifs placés judicieusement.

La deuxième étape à mettre en place cet été : la protection des ruches et des ruchettes d’élevage grâce à un système de filet dont les mailles doivent permettre aux abeilles de sortir et empêcher les frelons de rentrer.

Il s’agit d’une expérimentation car il existe encore aujourd’hui peu de retours d’expériences. L’objectif est de diminuer la prédation et le stress sur les colonies pour empêcher leur mortalité.

partenariat avec apiculteur
Partenariat avec notre apiculteur

Quid du Conservatoire d’abeilles noires Ile d’Oléron ?

Depuis le lancement de Melifera, nous collaborons avec le Conservatoire de l’Abeille Noire à Oléron et l’association du CANO.

Ce conservatoire délimite un espace à la moitié Nord de l’île sur lequel les apiculteurs s’engagent à ne pas introduire d’abeilles hybrides. C’est une des conditions pour garder le patrimoine génétique de l’abeille noire.

Le constat de l’année 2023 n’est pas très positif malheureusement.

Les apiculteurs du Conservatoire ont perdu beaucoup de colonies d’abeilles noires (du fait des frelons asiatiques) et on déplore un manque de respect du zonage (transhumance d’abeilles non noires) entrainant une hybridation des colonies. Plus que jamais la réussite et la survie du projet de Conservatoire et des abeilles noires, race très ancienne et endémique sur l’ile, dépend de l’investissement et de l’engagement de tous, face aux enjeux climatiques et de sauvegarde de la biodiversité.

A notre échelle, nous continuons le travail de sensibilisation, nos partenariats divers, développons des expériences comme le projet AFFA et veillons à ce que nos fleurs soient les plus accueillantes pour les pollinisateurs.

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